Le curieux de service va enfin recevoir les gonzesses, le photographe & leurs gars habillés de noir. Avec le pognon qu'ils stockent, ils ont tous pris des pros du laïus, ceux que tu payes pas à la ligne, mais à la lettre ; & ils sont bavards ces blanchisseurs. C'est vrai que quand plus tu causes plus tu touches, t'es pas prêt de la fermer.
On sort des études sur la calebasse de Lilly & personne n'est d'accord, surtout les blouses blanches. Chacun va défendre tant son client que faire de la réclame pour sa boutique. Ça flingue dans tous les sens & on a deux bastons : Francine vs Lilly pour sénilité aggravée & Pousse-Bouton vs Francine pour bourrage de mou.
Ça dure quelques mois & un caneton, un qu'a pas les moyens de payer du papier, se lance dans la danse, histoire de casser la conspiration du silence qui lui est offerte. Faut dire qu'il démarre tout seul, alors les bandes du trottoir de droite ou de gauche ne mouftent pas. On cause de ses amis ou de ses ennemis histoire de montrer qui c'est qu'on est ; par contre, les torchons on s'en sert que pour emballer le poisson.
En parlant de poisson, celui qu'il a dégoté le caneton, il est pas triste. Y a un larbin de chez Lilly qu'a eu l'idée de mettre de côté tout ce qui se disait dans le burlingue. Y est pas allé avec le dos de la cuillère le laquais. Comme la daronne, avec le trésor qu'elle a, se cogne sans cesse des conciliabules avec ses sbires & toute la haute on peut pas dire qu'il refile de la daube. Faut avouer que le caneton a mis la main sur un paquet de trucs. Et des trucs qui devraient pas exister. Quand on a droit à de l'interdit on se bâfre même quand on a plus les crocs.
Pour les gros c'est que c'est calmos sur les trottoirs de Paname. Nico, le grand patron, se fait tirer dessus par tout le monde. La bande de footeux est incinérée parce qu'elle s'est fait braquer par une bande de gamins dans les colonies. Ça commence à lasser. Y savent plus quoi écrire ; les marronniers sont pas encore verts & la tartine se fait rare. Alors y a un gros qui reprend l'affaire, puis un deuxième & ils y passent tous. En plus on arrive à la grand-messe pour savoir si Francine a raison & si Lilly a perdu les boulons. C'est vrai que ça date d'y a un bail, mais faire avancer un truc dans des bureaux c'est comme grimper le Tourmalet quand on est cul-de-jatte.
Personne n'est d'accord avec les décisions du gerbe & on relance la machine pour une deuxième tournée. C'est ça qui est bien avec cette chanson, les délais techniques font que tu as le droit à des coupures entre les épisodes d'une des histoires. On te raconte autre chose, tu perds des bouts... Et y reviennent avec des « rebondissements » qu'y disent.
En attendant le caneton, revenons-y, lâche des trucs. D'abord y a une duchesse qui bosse pour Lilly & dont le galant, Ricky, est ministre, ensuite la Lilly aurait arrosé les bandes pour se couvrir & pioncer peinard. Arroser elle le peut la daronne, avec tout ce qu'elle a dans les fouilles, elle est pas prête de toucher la couture au fond.
L'histoire avance & plus ça va plus y a de monde sur le ring. Y en a tellement qu'on se retrouve avec plusieurs arbitres & plus de matchs que de porteurs de sifflet. Je vais essayer de vous conter ça dans l'ordre, mais faire du rangement avec un tel bordel c’est long, c'est comme faire Vincennes / Saint-Cloud à six heures le soir.
En fait y faudrait que je vous fasse un dessin parce que tout le monde a pompé de l'auber sur le dos de Lilly & y sont tous jaloux de pas avoir eu plus. Entre nous, je crois qu'avec tout ce que lâche le caneton, ils râlent de pas avoir palpé autant que le voisin.
Imagine que l'encre raconte que ton collègue & toi avez touché dix sous. En vrai t'as palpé que cinq, mais y disent que l'autre a ramassé dix, alors t'es jalouse comme une miss Veusoul qui découvre qu'à la capitale les jolies croupes ça court les palaces. C'est le bordel dans la haute.