Avec toutes ces histoires de pognon entre Lilly & la bande à Nico, y en a qui ont levé un joli lièvre. Et c’est drôle que personne n’ait vu ça avant hier.
Le souci c’est que les bandes elles peuvent racketter le voisin, mais pas beaucoup plus qu’un billet de cinq cents par mois. Alors c’est pas beaucoup pour les grosses bandes, parce que si le gars de la rue donne à la quête, y en a pas beaucoup qui peuvent y aller aussi lourd. Et ceux qui veulent filer des plus gros paquets, bin le bouquin dit qu’y peuvent pas. Le problème est donc de trouver un moyen de faire rentrer des billes en dormant pépère.
Ceux qui décident ce qu’on met dans le livre ont eu cette idée pour que les petites bandes elles aient un peu les mêmes chances que les grosses : pas le droit de raquer trop. Comme ça l’épicier qui est plein aux as, s’y veut donner beaucoup à un gros y pourra pas & la petite bande pourra encaisser pareil avec le marchand d’en face qu’a pas les poches aussi pleines.
Pour arriver à ramasser des jolis paquets, les gars ont trouvé une solution toute bête. Chaque bande est limitée, mais elles peuvent se filer des coups de pouce. Je sais pas qui est le premier qu’a mis la main sur le filon, mais soit il est pas bête, soit c’est lui qu’a écrit le bouquin. Bref les chefs de bandes ils ont dit OK à leurs équipes pour qu’elles montent leurs petites affaires. Comme ça le gars de Marseille y peut avoir sa bande & encaisser. Une fois qu’il a le pognon y peut partager avec son patron. Ça donne que l’épicier qui pouvait pas donner beaucoup, d’un seul coup y peut arroser à plusieurs endroits & filer des tonnes de plus. Ça fait des piges qu’y se sont mis à faire ce genre de bidouilles, mais personne ne mouftait. C’est toujours comme ça avec le bouquin, y a ceux qui l’écrivent & ceux qui font attention à ce qu’y a dedans. Le bémol sur ce système, c’est que quand ceux qui grattent le papier ajoutent du texte les visant... y a souvent des trous pour qu’y passent à travers sans trop se mouiller. « On peut pas dire que je triche puisque j’ai fait ce que j’ai dit que je pouvais faire ».
Ce qui est drôle, c’est que c’est avec Lilly & la façon dont elle claque son fric que l’histoire est sortie. Pour ce coup-ci les journaleux y tirent juste, & tellement bien que les chefs de bandes y mouftent pas trop. Quand un boss ferme sa gueule c’est qu’y sent le coup venir & y se fait tout petit pour que ce soit le voisin qui morfle.
Maintenant, entre nous, je parie que ça va se terminer en pet de lapin & on en recausera, peut-être, après la prochaine urne. En tout cas on peut pas dire que Lilly elle fait pas des dommages collatéraux comme y racontent dans le poste.